Azaël Joanna VALLET [sosa n° 28]
Naissance : le 26 décembre 1856, Saint-Sulpice-de-Royan ~ Charente-Maritime.
Décès : le 18 octobre 1923, La Feuillie ~ Seine-Maritime.
Note : Décès connu par une courte notice dans une revue hippique (La France chevaline ... du 27 octobre 1923, Gallica) où il est prénommé Jonas Anatole.
Décès confirmé par l'acte reçu de la mairie de La Feuillie, sous le nom de Anatole VALLET, qui porte pour date de sa naissance celle du vrai Anatole, son frère.
Cette notice nous apprend aussi qu'il se faisait appeler familièrement Jonas, et qu'il était spécialisé dans le trot attelé, entraîneur et driver, et en particulier qu'il avait formé le cheval champion Custer "dont il dirigea toute la carrière en France", cheval qui fut ensuite champion d'Europe de trotteurs en 1911.
Un attribut :
- Profession [ jockey ]
Note : On pense qu'il a prénommé son fils William par anglophilie.
Sur l'acte de naissance de William en 1882, déclaré par la sage-femme, on le dit "anglais d'origine"; ce n'est pas exact, et on ignore quel rapport précis il a pu avoir avec l'Angleterre.
À Toulouse, il abandonne définitivement sa femme et leurs enfants William et Rosalie, à une époque où il a des ennuis judiciaires.
Relevé sur le Registre Matricule, bureau de Saintes, classe 1876:
« Condamné par défaut le 24 août 1888 par le tribunal correctionnel de Toulouse à 6 mois de prison pour abus de confiance. »
On peut lire au JO du 5 janvier 1905 "Par jugement en date du 26 octobre 1904, le tribunal de première instance de Toulouse a ordonné une enquête à l'effet de constater l'absence de Vallet (Azaël-Joanne), jockey, né etc.. disparu depuis 1889."
Il est dit "absent" en 1910 sur l'acte de mariage de William, qui déclare sous serment que les recherches pour le trouver ont été infructueuses.
On s'interroge sur la raison de sa seconde vie dans la clandestinité; peut-être pour échapper à la prison, ou à un casier judiciaire qui aurait pu ruiner sa carrière de jockey ?
Sa vie après sa disparition nous a été révélée grâce aux recherches de Gérard ROBLIN concernant Fanny JAN.
Il apparait qu'il a caché sa véritable identité pendant toute cette seconde vie, ne reconnaissant pas ses enfants à l'exception de la denière fille en 1913 (plusieurs auraient été placés à l'assistance publique), et s'attribuant à l'occasion le prénom et l'âge de son frère Anatole.
Ses deux vies furent totalement étanches l'une à l'autre: sa première famille (femme et fils) n'a jamais rien su de l'existence de la seconde, et réciproquement.
