Peut-être ce diminutif familier n’est-il pas très respectueux, mais voici comment notre étude a croisé Marguerite de Valois.

La reine, fuyant Agen en 1585, se réfugie dans un premier temps au château de Carlat qui lui appartient par sa mère Catherine de Médicis, comtesse d’Auvergne.
Ce château a sans doute été la plus formidable forteresse d’Auvergne jusqu’à sa destruction sur ordre d’Henri IV en 1603. Le plateau basaltique qu’il occupait est aujourd’hui plat comme la main, avec de nombreux vestiges au sol. Un des accès y porte, pour le touriste, le nom d’ « Escalier de la Reine ».

Après un séjour d’environ une année, elle quitte Carlat le 14 octobre 1586 pour rejoindre le château d’Ibois près d’Issoire et peu après le château d’Usson où elle restera emprisonnée, ou du moins en résidence surveillée … plus de 18 ans !

C’est la première journée du voyage qui nous intéresse, depuis Carlat jusqu’à Murat, où elle passe une nuit du 14 au 15. Elle y est reçue par Charles de BREZONS, capitaine gouverneur du château de Murat. Ce château-fort, sur un piton rocheux dominant la ville, sera lui aussi bientôt détruit, sur ordre de Louis XIII (ou Richelieu) en 1633. Le château de Massebeau est à 1 km.

Nous nous plaisons à imaginer que nos ancêtres aient pu saluer Marguerite. Elle est sœur du roi Henri III, épouse d’Henri de Bourbon, roi de Navarre, qui ne sera roi de France qu’en 1589 mais est déjà bien envisagé comme héritier légitime du trône:

Charles de BREZONS est en effet cousin germain de notre ascendante directe Jeanne de BREZONS, qui a épousé Guillaume de MASSEBEAU en 1573. On a même un double cousinage, puisque Tristan de BREZONS, frère de Jeanne, a épousé en 1571 Antoinette de MASSEBEAU, sœur de Guillaume. C’est d’ailleurs par ce dernier mariage que le château de Massebeau vient de passer dans la famille de BREZONS …
Si Guillaume était à Murat à cette date, il a probablement rendu ses hommages à Marguerite ?

Pour le romanesque, on raconte que la reine chevauchait en croupe de son écuyer préféré et amant du moment !
Quoiqu’il en soit c’était du sport:

• 1er jour Carlat à Murat, peut-être 40 km à cheval par la montagne. L’itinéraire passerait par le col de la Tombe du Père (1580 m), au pied du Plomb du Cantal.
  
• 2e jour Murat à Allanche, environ 20km
• 3e jour Allanche à Ibois en passant par le Luguet, au moins 60 km