patronyme

Nous assistons en direct à l’évolution d’un patronyme.

  • originellement: Jean de CHAUMEIL, seigneur de Massebeau, anobli en 1483
  • son fils Guyon (marié en 1503) « abandonna le nom de CHAUMEIL pour ne garder que celui de sa seigneurie de MASSEBEAU » ; d’après Chaix d’Est-Ange, Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables…
  • le patronyme se maintient malgré la perte du château par la famille en 1571, suite au mariage d’Antoinette de MASSEBEAU (héritière de son père François) avec Tristan de BREZONS de NEYREBROUSSE (mais le château viendra à la descendance de Tristan par sa seconde femme)
  • au XVIIe siècle et jusqu’en 1684, la famille possède le château du Jarrousset, à La Chapelle-d’Alagnon. Jean II de MASSEBEAU est seigneur du Jarrousset. Dans les décennies qui suivent, les actes des registres paroissiaux écrivent tantôt « de MASSEBEAU », tantôt « de (ou du) JARROUSSET » tout court, tantôt « de MASSEBEAU du JARROUSSET » , ou dans l’ordre inverse, comme un patronyme et non une seigneurie.
  • perdant la particule, JARROUSSET ou JARROUSSE deviennent éventuellement des patronymes pour certaines branches descendantes

Ce processus parait avoir été fréquent (changement de patronyme suite à changement de fief).

Signature de Jean II de MASSEBEAU, fils de Tristan, Archives Nationales P 499 n°34
Généralité de Riom, Hommages et aveux transmis par les trésoriers de France.
(Acte établi à Riom le 17 juin 1669 et transmis à Paris; un serment de fidélité au roi établi le même jour est visible aux archives d’Aurillac)

Cependant pour ce qui nous concerne, après une volonté accomplie de maintenir la qualité de noble (cf confirmation de 1667 et hommage ci-dessus), le patronyme « de MASSEBEAU » est resté sous cette forme dans les branches proches les plus récentes connues, au XVIIIe siècle, quoique la particule disparaisse parfois.

Par ailleurs on rencontre aussi de MASSEBEUF, de MASSEBŒUF dans certains textes, pour les mêmes personnes, vers le XVIe siècle, et même MARCHEBEUFZ. Ces patronymes existent encore (sans particule), sans parenté a priori.
Il existe un sommet vers le Lioran – à une quinzaine de km de Murat – nommé « Puy de Massebœuf » sur la carte actuelle (1371 m).
Une forme plus ancienne serait MASSABUAU ou MASSABIAU. D’ailleurs le puy précité se nomme encore « Puy de Massabuau » dans un guide touristique de l’année 1900.
Le Dictionnaire topographique du Cantal, d’Émile Amé (1897) (Gallica) nous donne de  nombreuses variantes anciennes pour le nom du lieu:

massebeau-dico-topo

Attention cependant:

  • En 1585,  Tristan de BREZONS ayant reçu cette seigneurie par mariage (cf plus haut), il en adjoint le nom à celui de « La Roque » domaine qu’il possède à Saint-Clément (près de Vic-sur-Cère) d’où le nom ou patronyme composé: « de La ROQUE-MASSEBEAU »
  • Le château de Massebeau fut acheté par le chanoine Jean (ou Jean-Baptiste ?) de BÉRAL à la famille de BREZONS en 1669, puis légué à un frère (ou neveu) d’où une branche « de BÉRAL de MASSEBEAU ». Un petit-neveu dudit chanoine est connu sous le nom de « Charles de MASSEBEAU » tout court, prêtre du diocèse de Saint-Flour, docteur en théologie, vicaire général du diocèse de Saint-Claude (Jura) en 1754, supérieur du séminaire de Saint-Claude en 1774. Ce Charles de MASSEBEAU n’est pas de la famille CHAUMEIL …